maandag 9 juni 2014

Marc Ducret ou le destin



Traduit du Néerlandais par Sophie Velasco. Cet article a été publié dans De Leunstoel. 

‘C’est bizarre, tout de même...’ ‘Pardon ? Tu parles de quoi, exactement?’ ‘Je pensais à Marc Ducret.’ ‘Le guitariste français?’ ‘Oui, le plus beau cadeau de la France au monde ces temps-ci. A part Louis Sclavis, peut-être.’ ‘Tu trouves? Mais qu’est-ce qu’il a de bizarre?’ ‘Pas lui, les choses de la vie. Mais commençons par le commencement. Ou, du moins, par ce qui, à mon avis, a été le commencement.’

‘Ça a commencé avec Tim Berne. La première fois que je l’ai entendu, il jouait sur le CD Spy vs. Spy de John Zorn. En fait, j’avais découvert Zorn parce que Fred Frith joue dans le disque qu’il avait dédié à Ennio Morricone. Je suis fan de Frith depuis les débuts de Henry Cow. Au fait, tu savais que Michael Vatcher joue lui aussi sur ce CD? Je veux dire Spy vs. Spy. ’Là, je suis complètement perdu. De quoi est-ce que tu parles? Tu ne parlais pas de Ducret?’

http://www.youtube.com/playlist?list=PLad4MsZ66nNe6N8pO4nuWA5q6eBbcQkMV

‘Tout à fait. J’étais donc intéressé par Tim Berne et ai acheté plusieurs de ses CDs. Génial ! Des morceaux qui n’en finissaient pas et qui, en ce qui me concerne, n’avaient aucune raison de le faire et ne le faisaient d’ailleurs presque jamais. Bref, mon genre de musique. Il y avait aussi un guitariste extraordinaire. Un Français. Un certain Marc Ducret.’ ‘Et donc tu t’es mis à collectionner les CDs de Ducret. Rien d’anormal jusqu’ici, je te connais.’

‘Pas du tout, mais attends. J’avais parlé à mon amie de mon admiration pour Ducret. Elle avait tout de suite sauté sur Google pour voir où il se produisait. Et effectivement, il allait passer à Argenteuil, dans la banlieue parisienne. Tu sais qu’elle est originaire de cette région et donc, elle a pensé que ce serait une bonne idée de faire d’une pierre deux coups et de combiner une visite à des amis d’enfance avec ce concert-là. Aussitôt dit aussitôt fait, je me retrouve assis dans La Cave Dîmière, une superbe petite salle dans le vieux centre d’ Argenteuil, en train d’écouter Marc Ducret, avec un big band. Tim Berne était là aussi. ’ Et ton amie elle a aimé? “ Oh que oui. Elle est devenue fan inconditionnelle du batteur Tom Rainey.’  ‘Et c’était quand, tout ça, le week-end dernier?’ ‘Pas du tout, en Novembre 2012.’ ‘Et tu y penses encore?’ ‘Mais non, j’y arrive.’

 http://www.youtube.com/playlist?list=PLad4MsZ66nNe6N8pO4nuWA5q6eBbcQkMV

Hier, j’ai parlé à la sœur de mon amie. Elle a vécu avec un autre guitariste français, Alain Blesing, dont le père était hollandais, d’où son patronyme pas trop français. J’ai quelque part un CD de lui qui est magnifique et où il joue avec John Greaves de Henry Cow et Hugh Hopper de Soft Machine.’ ‘Tu recommences à t’égarer… «  ‘Pardon. Je reviens à mes moutons. Elle m’a dit qu’elle avait connu Ducret du temps où elle vivait avec Blesing. Je lui ai demandé si elle le voyait encore, ce qui n’était pas le cas. Elle m’a aussi dit qu’elle  l’avait vu pour la dernière fois au Chateau d’O, au festival de Montpellier en 1987!’ ‘Et alors? Qu’est-ce qu’il y a de bizarre là-dedans?’

‘Eh bien il se trouve que j’y étais moi aussi. J’y étais allée avec elle et d’autres amis. Elle avait complètement oublié que j’étais là mais je me souviens comme si c’était hier d’un guitariste chevelu impressionnant. Marc Ducret, qui a à présent la tête rasée. J’étais fan de lui avant de savoir qui il était!’ 

http://www.youtube.com/playlist?list=PLad4MsZ66nNe6N8pO4nuWA5q6eBbcQkMV

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